LE PROJET
C’est l’histoire d’une palme, la feuille du palmier. Ou plutôt, d’une quantité innombrable de palmes. Celle aussi d’un pays et de ceux qui y vivent. Ou comment les femmes et les hommes d’un des territoires les plus riches au monde ont tissé leur vie autour de ces feuilles tropicales emblématiques.
La Colombie, paradis de la biodiversité, abrite 10% de la flore et la faune mondiale. Le pays compte le plus grand nombre d’espèces d’orchidées, d’oiseaux…et surtout, de palmiers, au monde ! Pas moins de 258 espèces de cet arbre y cohabitent. Parmi elles, le palmier Ceroxylon quindiuense, appelé en espagnol Palma de cera del quindio, qui est devenu l’arbre national du pays.
Les populations ont, depuis toujours, su mettre à profit cette abondance. La palme, la feuille du palmier, fait partie de leur quotidien depuis des millénaires.
Celui des communautés natives d’abord. Les Indiens ont utilisé ces feuilles dès les premiers temps de leur installation le long de la cordillère des Andes, tout comme en Amazonie, une tradition qui perdure jusqu’à aujourd’hui, comme en témoignent les produits artisanaux qu’ils continuent à fabriquer et à utiliser. Kogis, Arhuacos, Wayú, Emberá, Inga, Koreguaje, Cofán, et tant d’autres ethnies encore, ont fait de la palme un outil primordial de leur vie quotidienne.
La palme a aussi accompagné l’évolution du pays. Elle s’est notamment avérée indispensable lors du développement du travail de la terre : les chapeaux, utilisés pour travailler aux champs, les sacs servant à transporter les récoltes ou à emballer les produits (café, tabac, carottes, oignons, etc), le matériau brut pour le couchage, les vêtements tissés à partir de celui-ci.
Dans de nombreuses régions, l’apparition du plastique, remplaçant peu à peu le travail plus complexe des feuilles, a bouleversé, au fur et à mesure, ces usages ancestraux. La palme ne trouve pas non plus grâce auprès des nouvelles générations. Ce savoir-faire riche et unique, parfois sous-estimé voire méprisé, est menacé de disparition

Nous sommes donc allées à la rencontre de ceux qui résistent et continuent, tant bien que mal, à faire vivre cette tradition, à manier la palme, les multiples sortes palmes. Nous les avons écoutés, nous avons observé leur travail, nous avons cohabité avec eux, nous avons parfois mis la main à la pâte. Leur parole s’est peu à peu libérée, un lien de confiance s’est créé et nous avons pu voir la passion qui les animait. Ils ont partagé avec nous leur amour du travail bien fait, la précision de leurs gestes, la manière dont cet ouvrage collectif soude la communauté et fait vivre les familles, leurs rêves de transmission.
Nous leur avons demandé ce qu’ils penseraient de l’idée de créer de nouveaux produits, d’imaginer de nouveaux usages, de moderniser leurs dessins, de faire connaître leur art. Leur enthousiasme a été immédiat. La discussion s’est révélée fructueuse. Nous étions lancés dans l’aventure.
Grâce à cette collaboration, dans laquelle nous serions embarqués côte à côte, nous allions pouvoir faire perdurer un héritage, supplanter les clichés et s’extraire de l’obsession de la violence et de la guerre, mettre en avant les richesses de nos terres, ouvrir des perspectives aux jeunes générations en réenchantant le travail de leurs parents et de leurs ancêtres. S’inscrire dans le temps. Renouer avec notre histoire.
Almaï, contraction de nos deux prénoms, est alors née.
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LES FONDATRICES
Almaï est née de racines mêlées, d’envies croisées, de terres imbriquées.
Alexandra a grandi entre la Colombie et la France, ses deux pays d’origine. Deux pays qu’elle a toujours cherché à lier, unir et enlacer. En grandissant, elle a réalisé que c’était la terre et ses fruits qui pouvaient faire office de trait d’union.
Mairet a grandi sur la côte Caraïbe, entre Cartagena et Santa Marta, ville nichée au pied de la Sierra Nevada, d’où est originaire sa famille. A son adolescence, elle y revient sans cesse, à la recherche de traces de son père, disparu trop tôt.
LES PRODUITS
Almaï propose des pièces traditionnelles uniques fabriquées par des communautés colombiennes, à partir d’un matériau bien particulier : les fibres de palme.
A chaque pièce, sa plante, le savoir-faire qui y est attaché, et l’histoire des familles qui ont su le préserver.