Plus impressionnant encore, le fil à tisser qu’elles utilisent: créé à partir de sacs en plastique recyclés et collectés par les écoliers de la ville, il permet de protéger l’habitat du Titi en lui évitant de sétouffer avec les sac plastiques volants.

Utilisé à la place des fibres végétales indigènes, ce nouveau matériau élargit le champ des possibles et stimule l’imagination des artisanes. Elles créent ce qu'elles appellent «l'éco-mochila»: un sac à bandoulière pragmatique, à une sangle, normalement utilisé par les Aruacos, indiens de la Sierra Nevada, et désormais omniprésente chez tous les Colombiens.

En 2019, nous avons contacté leur organisation, Asoartesanos (United Women Artisans 'Association of Los Límites), pour leur demander si elles seraient intéressées à collaborer avec Almaï, et elles ont dit oui! Quelques jours plus tard, nous avons sauté dans la voiture et avons quitté Cartagène pour nous rendre dans leur ville.

Nous avons roulé sur des chemins plus ou moins praticables, serpentant des routes de plantation ombragées d'arbres à Kapok et sur des terres agricoles plates parsemées de vaches. Après plus de deux heures de secousses nous sommes arrivées à l'entrée de Los Limites.
Une entrée plutôt discrète, marquée par un unique arrêt de bus qui semble preque décoratif et de femmes vendant du café dans des tasses en plastique. Ces dernières nous ont guidées vers le Centre Proyecto Titi où nous avons rencontré Ana Arroyo, présidente d'Asoartesanos. Nous avons longuement échangé sur leur projet et partagé nos idées. Elle nous a montré des exemples de ce que le groupe d’artisanes pouvait fabriquer avec le fil recyclé, et nous lui avons fait découvrir certains des dessins que nous avions en tête.

Ensemble, nous avons pu créer un textile hybride en plastique durable et élégant qui a donné naissance à nos housses de coussin.